Michael Sabia: De Hydro-Québec à Ottawa, un changement de cap national

Michael Sabia De Hydro-Québec à Ottawa un changement de cap national

Michael Sabia: De Hydro-Québec à Ottawa, un changement de cap national

Aujourd’hui, on parle d’un grand bouleversement dans le paysage politico-économique canadien. Michael Sabia, le président-directeur général d’Hydro-Québec, tire sa révérence pour rejoindre Ottawa comme greffier du Conseil privé – le poste le plus haut placé de la fonction publique fédérale. Ce départ, confirmé discrètement mais rapidement relayé par les médias, a pris beaucoup de gens par surprise… sauf, semble-t-il, le premier ministre François Legault.

Ce qu’il faut savoir, c’est que Sabia ne quitte pas sur une note quelconque. C’est un départ lourd de symboles et d’enjeux. À Hydro-Québec, il a laissé une empreinte tangible en moins de deux ans : 200 milliards de dollars d’investissements projetés d’ici 2035, une politique d’éolien réorientée vers des partenariats publics-communautaires – notamment avec les Premières Nations – et un accord historique avec Terre-Neuve-et-Labrador sur Churchill Falls. Oui, tout cela en aussi peu de temps.

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Mais voilà, l’appel d’Ottawa – ou plutôt de Mark Carney – était sans doute trop fort. Carney, nouvel homme fort à la tête du gouvernement fédéral, a une vision claire : transformer l’État canadien en une machine d’investissement stratégique. Et pour concrétiser ce programme ambitieux, il lui fallait un homme de résultats. Pas un idéologue, pas un diplomate, mais un b'stisseur. C’est là que Sabia entre en scène.

Avec son passé à la Caisse de dépôt, à la Banque de l’infrastructure, et bien sûr à Hydro-Québec, il connaît le privé, le public et les zones grises du parapublic comme peu d’autres. C’est lui qui faisait les "breffages" techniques des budgets Freeland, toujours livrés avec clarté, en trois ou quatre points clés. Pas étonnant qu’il ait été choisi pour orchestrer la machine bureaucratique autour du nouveau programme de Carney, qui promet d’être lourd à exécuter, surtout dans un contexte de gouvernement minoritaire.

Mais attention : ce départ n’est pas sans controverse. Certains l’accusent d’avoir appuyé, voire inspiré, la réforme de l’énergie adoptée sous b'sillon par Québec, affaiblissant la Régie de l’énergie et donnant plus de pouvoir à Hydro-Québec. Ce n’est pas rien. Il laisse derrière lui un chantier à moitié terminé – des projets d’envergure sur la table, des promesses de transition énergétique qui ne demandent qu’à être livrées. Et maintenant, François Legault doit lui trouver un successeur. Encore.

Alors que reste-t-il de Michael Sabia à Québec? Un plan ambitieux, des lignes haute tension à construire, des partenariats à consolider, une stratégie autochtone à mettre en œuvre. Et à Ottawa? Une autre mission d’envergure : faire fonctionner un gouvernement fédéral qui parle souvent de résultats, mais en obtient rarement. Pour cela, il faudra beaucoup de rigueur… et un brin d’impatience. Ça tombe bien : Sabia en déborde.

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